Vase - Art pour tous, les œuvres publiques de l’Université de Montréal s’exposent / Centre d'exposition de l'UdeM

Description de l'œuvre

Il faut admirer la fluidité et la liberté du dessin sur ce qui semble une céramique ancienne, d’après l’inscription sous le vase (1885). L’artiste paraît avoir gravé les motifs sur un engobe au fini mat et avoir utilisé la glaçure brune originale pour créer des masses brillantes, à moins qu’il ne l’ait lui-même appliquée.

Au-delà de ces incertitudes, ce vase séduit par son élégance, par les deux visages de femmes sur l’une des faces, par ses motifs floraux et végétaux très structurés et par le corps sensuel de la femme sur l’autre face.

Courant artistique

Un céramiste accompli

En 1956, Jordi Bonet fait la connaissance du céramiste Jean Cartier dont l’atelier est situé près du sien, rue Sainte-Famille à Montréal. Il se lance dans la céramique à laquelle il va se consacrer pendant presque 15 ans sans interruption. Il l’étudiera à l’École des arts appliqués de Montréal. Il travaille pour le céramiste Claude Vermette à Sainte-Adèle dans les Laurentides et s’initie à la murale dont il entrevoit les possibilités d’ornementation et de décoration. Il commence à dessiner des projets de murale en céramique.

Le décorateur Claude Hinton l’encourage à faire des pièces en céramique. Dans le petit four installé dans sa maison, Bonet crée des vases, des lampes et des assiettes polychromes aux motifs d’oiseaux, de végétaux, de femmes, certains à caractère érotique. On y sent aussi l’influence de Picasso qui avait remis la céramique à l’honneur après la guerre.

Ce vase se situe donc dans la continuité de ce type de production moins connue que ses murales immenses en céramique, comme les trois tympans de la salle Wilfrid-Pelletier à la Place des Arts.

Le décor du vase renvoie également au dessin que l’artiste pratique toute sa vie sur toutes sortes de médium. D’ailleurs, peu de temps avant sa mort, il réalise Le livre des naissances qui comprend 300 dessins polychromes.