Centre d'exposition Université de Montréal
imprimante

Le Jardin des Hespérides

Auteur
Richard Purdy

Année
1994

Médium
Sculpture
Bronze, granit, béton et brique

Dimensions
Élément 1: 277 x 122 x 122 cm Élément 2 (pyramide): 214 x 85 x 85 cm

Collection d'œuvres d'art de l'Université de Montréal

Programme d'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement

Emplacement
Pavillon André-Aisenstadt
Œuvre sur la carte

Accessibilité
En tout temps

Durée de la vidéo : 35s

Vidéo de l’œuvre

Commentaire audio

   

Description de l'œuvre

L’œuvre, en deux parties, est installée de part et d’autre de la porte d’entrée principale. Dans la mythologie grecque, les Hespérides étaient gardiennes de pommes d’or, suggérant par le titre une référence à la philosophie occidentale. Richard Purdy joue librement avec les symboles et les mythes pour former sa propre cosmogonie.

À gauche de la porte d’entrée, une pyramide en granit, à quatre faces sur lesquelles sont gravés quatre systèmes de notation : arabe, romain, grec et binaire. La pyramide représente la pensée abstraite propre aux mathématiques. Elle repose sur un socle cylindrique de granit symbolisant la terre ou la matière pure. L’ensemble, grâce à son aspect stable et permanent, incarne les principes grecs à l’origine de la science mathématique.

À droite, la pomme de pin monumentale, coulée dans le bronze, se réfère à une formule mathématique présente dans la nature, la suite de Fibonacci : chaque nombre de la suite étant la somme des deux précédents. Elle marque la relation entre l’Université, lieu d’éducation, et le mont Royal, lieu naturel où poussent des pins. La cocotte est posée sur un immeuble miniature en brique qui renvoie à l’architecture et à la géométrie appliquée.

Courant artistique

« L’art public m’intéresse en raison du contact très direct qu’il suscite entre l’artiste et la société », écrit Richard Purdy.

C’est avec le collectif Les Industries perdues, composé de François Hébert et Carmelo Arnoldin, que Richard Purdy a réalisé la majorité de ses 19 œuvres d’art public. Pour eux, l’art n’est pas au service de la personnalité de l’artiste, mais de la communauté dans laquelle l’œuvre est intégrée. Les références qu’ils font à des savoirs autres qu’artistiques leur permettent de mieux intégrer les œuvres à leur environnement. Dans le cas du Jardin des Hespérides, les sculptures renvoient à l’histoire humaine, aux mythes, à l’évolution des sciences mathématiques et au milieu naturel.

Des lectures multiples

Les personnalités et les intérêts différents mais complémentaires de Hébert et Purdy enrichissent leurs œuvres. Ainsi, les dimensions gigantesques de la cocotte posée sur l’immeuble qui joue le rôle de piédestal renvoient à des inversions chères à Purdy. Alors que les systèmes de notation et à la rationalité mathématique faisaient partie des recherches de François Hébert à cette époque.

Le choix a été fait de travailler à partir de formes primaires : cylindre, cube, pyramide et cercle et de dédoubler la sculpture, comme le cerveau en deux hémisphères. La sculpture avec la pyramide et le cube est plus cartésienne, rationnelle. La partie avec une cocotte surdimensionnée posée sur un édifice de style Art déco en référence au bâtiment d’Ernest Cormier est plus intuitive, irrationnelle. S’y ajoute un commentaire écologique : l’édifice devenu socle montre que la nature est plus importante que la construction humaine.

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