Centre d'exposition Université de Montréal
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Robert Roussil

Né en 1925 à Montréal, Québec

Démarche artistique

Roussil se définit comme un artisan entrepreneur : relation directe avec le client sans passer par les galeries, refus des institutions. Pour lui, l’essentiel est de vivre de l’art et de faire de l’art une manière de vivre. L’art doit être dans la rue et l’artiste doit être anarchiste.

Sa participation active à la création d’un atelier et de la Place des arts (1947-1954) démontre son intérêt pour l’action, les échanges d’idées sans censure. Roussil promeut l’idée des symposiums qui permettent aux artistes de faire des œuvres monumentales, d’avoir du matériel en quantité suffisante, de tenter de nouvelles expériences.

Aimant travailler dans le monumental, il explore tous les médiums : terre, bois, bronze, béton, pierre, acier. Les « erreurs » ne le rebutent pas : un artiste doit parfois se mettre les pieds dans les plats pour arriver à des solutions. Il faut tripoter la matière, étudier les modules, les formes avant que le déclic se fasse.

En 1986, dans une entrevue avec le sociologue Marcel Fournier, il déclare :

« Arrêter de faire de la sculpture : ça signifie me suicider. C’est une manière de vivre... Si quelqu’un pense arrêter, c’est qu’il n’est pas un artiste, c’était un dilettante. On peut bien être bloqué pendant quelque temps, on fait autre chose et ensuite, on revient. Les petites sculptures que j’ai faites, c’était un peu pour me distraire de mes gros travaux. Ça me permettait d’essayer autre chose. L’art, c’est pas une carrière, c’est une façon de vivre ».

Œuvre

Biographie

Issu d’une famille modeste, Robert Roussil fait mille et un métiers avant de s’enrôler dans l’armée canadienne de 1942 à 1944.

Démobilisé, il profite de la bourse d’études offerte par le gouvernement et s’inscrit à l’École du Musée des beaux-arts. Arthur Lismer, professeur et directeur, l’encourage à poursuivre une carrière de sculpteur et l’engage pour enseigner la sculpture sur pierre.

Son franc-parler, son discours social, ses relations avec les militants du parti communiste canadien et la liberté de sa production artistique font qu’il se bute souvent à la censure. En 1949, la sculpture en bois, La famille, présentant un homme et une femme nus, est mise sous séquestre par la police. Ces événements amèneront Roussil à démissionner de son poste de professeur. Il le fait également pour empêcher le congédiement de Lismer.

En 1952, alors qu’il participe au Congrès des peuples pour la paix, il est séduit par l’idée de créer des symposiums internationaux pour permettre aux sculpteurs de travailler à des œuvres de grandes dimensions. Il sera à l’origine du Symposium international de Montréal de 1964.

En 1956, Roussil quitte Montréal et s’installe dans un moulin abandonné de Tourettes-sur-Loup, lieu qu’il transforme en jardin de sculptures. Ce départ lui permet d’adopter un mode de vie où l’activité artistique est centrale. L’artiste reste présent au Québec en participant à des symposiums et en répondant à des commandes.

Ses œuvres, souvent monumentales, sont exposées sur la place publique, aussi bien au Québec qu’en France. On en trouve quelques-unes dans la ville de Montréal et dans les environs. Roussil a aussi réalisé un ensemble monumental de sculptures sur le toit d’une usine d’épuration d’eau à Saint-Laurent-Du-Var en France.

Autres œuvres

Autre œuvre dans la collection d’œuvres de l’Université de Montréal

Mère et enfant, sculpture, 1948

 

 

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