Centre d'exposition Université de Montréal
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Gabriel Filion

Né en 1920 à Montréal, Québec, décédé en 2005 aux Îles-de-la-Madeleine, Québec

Démarche artistique

L’abstraction est au cœur du langage plastique de Gabriel Filion. Signataire de Prisme d’Yeux, il quitte le groupe et décide de peindre en solitaire. Il a toujours été animé par un très grand désir de peindre, désir qui ne s’éteindra jamais.

Même si sa peinture laisse d’abord voir l’influence des automatistes qu’il a fréquentés, elle se distingue par sa gestuelle, par le mouvement, par l’énergie et la lumière. Le critique d’art Guy Viau parle d’exaltation.

Filion ne dédaigne pas le dessin et la gouache. Même s’il privilégie l’abstraction, il réalise des natures mortes, des portraits, des paysages. Toujours, il conserve son attrait pour les volumes, la lumière, la composition. En 1961, il écrit que « l’abstraction rigoureuse et solitaire est d’une aridité incroyable. Par accident, il y a des retours à la réalité, mais non pas à la figuration ». À partir de 1962, la production de Filion change radicalement. S’éloignant de la peinture lyrique, l’artiste utilise une pâte sablonneuse, pigmentée, une technique plus architecturale qui se rapproche de la peinture murale. Avec du ciment appliqué à l’éponge, il obtient un relief et une texture rugueuse qui peuvent évoquer des reliefs géographiques.

Un artiste sans compromis

L’écrivain et syndicaliste Pierre Vadeboncoeur, qui a été près de lui à une époque, le décrit comme un être intense et profond qui jugeait son travail très sévèrement.

« La peinture pour lui n’a jamais été seulement un art, mais un engagement total et spontané de l’esprit, une réponse de la pensée autant que de l’affectivité, une réponse de la pensée autant métaphysique qu’artistique »

Œuvre

Biographie

Gabriel Filion s’inscrit à l’École du meuble de Montréal en 1941. Il y étudie sous la direction de Paul-Émile Borduas, suit des cours d’assemblage et de technique du mobilier, de dessin et de peinture. Il se lie à ce maître et est l’un des premiers à fréquenter son atelier. À la suite d’une dispute avec Borduas, Filion quitte l’École du meuble en 1942 pour suivre des cours à l’École des beaux-arts de Montréal, où il étudie notamment sous la supervision d’Alfred Pellan.

Filion expose en solo dans les lieux favoris de l’avant-garde artistique québécoise de l’époque, dont la Librairie Tranquille. Parallèlement, dans les années 40 et 50, il fait partie de grandes expositions qui présentent un panorama de la production artistique québécoise. Il prend part notamment, en 1943, à l’exposition Les Sagittaires, organisée par Paul-Émile Borduas et Maurice Gagnon, ainsi qu’à l’exposition des artistes signataires de Prisme d’Yeux en 1948.

Gabriel Filion participe à l’exposition Place des Artistes en 1954. Les artistes s’étaient alors cotisés pour louer un espace d’exposition et pouvoir montrer leurs œuvres sans le contrôle d’une autorité muséale ou morale. À la même époque, Filion fait partie de La Matière Chante, exposition organisée par Claude Gauvreau avec la participation de Borduas. Suivront quelques expositions individuelles et collectives jusqu’en 1967, alors qu’il arrête complètement d’exposer.

En 1981, après y avoir passé plusieurs étés, il décide de s’installer définitivement aux Îles-de-la-Madeleine avec sa femme. Il continue de peindre et présente ses œuvres lors de L’art et la santé, c’est la vie, en 2004.

 

Autres œuvres

Autre œuvre dans la collection d’œuvres de l’Université de Montréal

Cratères, peinture, 1967

 

 

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