Centre d'exposition Université de Montréal
imprimante

Annie Thibault

Née en 1966 à Hull, Québec

Démarche artistique

Annie Thibault trouve son inspiration dans l’exploration de l’univers scientifique : la découverte du vivant, l’évocation de la « soupe primitive » formée des quatre éléments qui engendrent la vie.

Pour ses expositions qui s’apparentent à des installations, l’artiste adopte le statut d’« artiste chercheuse ». Elle reproduit les gestes, puis les images et l’appareillage d’un laboratoire. Ses premiers dessins sont inspirés par les travaux d’Antonie Van Leeuwenhoek, un savant néerlandais (1632-1723) qui a étudié les microorganismes à l’aide d’un microscope de sa fabrication. Ce dernier fut l’un des premiers à observer les bactéries, les cellules et les spermatozoïdes.

Des pigments vivants

La recherche d’Annie Thibault sur les organismes vivants débute en 1995, lors d’une visite dans des laboratoires de l’Université de Montréal. En quête de « pigments vivants », l’artiste s’intéresse d’abord au plancton et aux algues microscopiques. Puis, le phytopathologiste Peter Newman lui fait découvrir le potentiel artistique des moisissures. Faciles à cultiver et sans danger, celles-ci présentent une variété infinie de couleurs et de textures.

Respectant les procédures en vigueur dans les laboratoires, Thibault ensemence des cultures de champignons dans des boîtes de Pétri et suit leur évolution. Dans son atelier, elle travaille avec l’invisible, imaginant le développement et la transformation des cultures. Surgissent alors des motifs, des couleurs, des textures uniques. En galerie, les visiteurs peuvent suivre les transformations de ces cultures en temps réel. L’artiste en conserve des traces par le dessin et la photographie. Dans d’autres cas, comme point de départ, elle utilise des photographies d’organismes prises au microscope. Son approche, plus poétique que critique vis-à-vis de la science, allie nature, science et arts visuels.

Œuvre

Biographie

Après des études collégiales en arts et en sciences pures, Annie Thibault opte finalement pour l’art et obtient un baccalauréat en arts plastiques de l’Université du Québec en Outaouais. Elle se spécialise ensuite en design graphique à l’Université du Québec à Montréal. Sa rencontre avec des chercheurs en biologie de l’Université de Montréal, dans les années 1990, marque un tournant important dans sa carrière. Depuis 1995, elle conçoit des installations à la croisée de l’art et de la science, en collaboration avec des centres de recherche et d’enseignement en microbiologie au Canada et à l’étranger (Barcelone, Helsinki). Ses œuvres proposent un art biologique qui allie la nature, la science et les arts visuels. La plupart sont conçues en laboratoire avant d’être manipulées par l’artiste.

En 1995, Annie Thibault travaille à un projet de laboratoire vivant et itinérant, La chambre des cultures. L’exposition est présentée jusqu’en 2001 dans plusieurs centres d’artistes, tant au Canada qu’à l’étranger. Thibault a notamment exposé au Québec, au Canada, en Finlande, en Espagne, en Ukraine et au Mexique. Citons sa participation récente à l’exposition Intrus/Intruders au Musée national des beaux-arts du Québec (2008-2009) et à Dé-con-structions au Musée des beaux-arts du Canada (2007). Ses œuvres figurent parmi les collections du Musée national des beaux-arts du Québec, de la Ville d’Ottawa et de la Galerie d’art d’Ottawa.

Annie Thibault a également réalisé près une dizaine d’œuvres dans le cadre du Programme d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement pour le Cégep de Granby (2011), la résidence de l’École nationale de cirque de Montréal (2010), l’Hôpital psychiatrique de Malartic en Abitibi (2010), le service de radio-oncologie de l’Hôpital de Gatineau (2009) et la bibliothèque municipale de Sainte-Julie au Québec)

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